La bourrache

15/04/2015 10:16

Nom latin : Borago officinalis

Famille : boraginacée

 

Descrition : La bourrache est une herbe annuelle à tige cylindrique, épaisse, dressée, hérissée de poils raides, de 20 à 60 cm de haut. Les feuilles alternes, à surface ridée, ont un long pétiole quand elles se trouvent à la base de la plante mais les feuilles supérieures en sont dépourvues. Toute la plante est recouverte de poils courts et fermes qui la rendent rude au toucher.

 

Habitat : La bourrache est originaire de l'Europe méridionale et centrale. Elle est assez commune dans les terrains vagues et les décombres des contrées à climat tempéré, ainsi que comme plante adventice dans les cultures sarclées et les jardins. En climat tempéré, la floraison intervient de juin à août. Dans le midi de la France elle fleurit fin mars début avril. Les fleurs sont disposées en une cyme recourbée en crosse. Le calice possède cinq sépales, la corolle possède cinq pétales égaux soudés à leur base. La couleur de la fleur est bleue, plus rarement rose ou blanche.

 

Propriétés chimiques : Les feuilles sont riches en mucilage (11 %) et les graines sont riches en acides gras essentiels (acide gamma-linolénique 18-25 %) du groupe des oméga-6.Mais la bourrache contient également des alcaloïdes pyrrolizidiniques, aux propriétés hépatotoxiques dangereuses (augmentent le risque de tumeurs au foie). Les feuilles et la tige en contiennent de 2 à 8 mg/kg : lycopsamine, 7-acétyl-lycopsamine, amabiline, supinine et des traces d'intermédine et de son dérivé acétylé. Les fleurs et les graines en contiennent une moindre concentration mais n'en sont pas dépourvus. Les fleurs contiennent de la thésinine. Les graines contiennent de la thésinine et sa forme glucosilée, thésinine-4'-O-bêta-D-glucoside. Il est donc déconseillé de consommer la bourrache, particulièrement de manière régulière et prolongée.

 

- Mucilage : substance visqueuse constituée de polysaccharide se gonflant au contact de l'eau, souvent utilisé comme laxatif doux.

- oméga-6 : Les oméga 6 sont des lipides de la famille des acides gras incaturés. Ils jouent un rôle au niveau de l'organisme humain. Ces lipides sont indispensable pour le bon fonctionnement du système nerveu, cordiovasculaire, immunitaire, ainsi que dans les réactions allergiques et inflammatoires et la guérison des blessures.

- alcaloïdes (pyrrolizidinique) : Un alcaloïde dénomme de manière générique diverses molécules à bases azotées, le plus souvent hétérocycliques. À l'instar d'un grand nombre de produits naturels, tous les noms communs d'alcaloïdes portent une terminaison en « -ine », comme la nicotine, la caféine, la morphine... Sous forme purifiée, ces molécules dévoilent très souvent une toxicité aiguë, ainsi qu'à plus faibles doses une activité pharmacologique ou apaisante, non sans effets d'accoutumance ou une toxicité chronique à long terme. Concernant l'alcaloïde pirrolizidinique, il n'a été trouvé aucune application thérapeutique à ces alcaloïdes et c'est plutôt leur toxicité qui doit retenir l'attention.

 

Usage culinaire : Les fleurs de bourrache et les jeunes feuilles se consomment traditionnellement à l'état frais (mucilage favorisant le transit intestinal). On l'utilise aussi comme épice. La plante peut agrémenter des omelettes, des salades et remplacer les légumes accompagnant les viandes. Elle est assez utilisée en Allemagne dans des potages froids, la recette la plus connue utilisant cette plante comme ingrédient serait la « sauce verte » que l’on peut déguster à Francfort.

L'un des alcaloïdes pyrrolizidiniques contenu dans la fleur, la thésinine, donne son goût dans la fabrication de bonbons au miel à base de bourrache. Le goût des fleurs rappelle la saveur de l'huître, alors que celui des feuilles rappelle la saveur acidulée du concombre.

 

Usage thérapeutique :

Les avis semblent diverger quelque peu concernant les bienfaits et les risques de la bourrache.

D'après Bruneton « Aucune expérimentation pharmacologique ne semble avoir été effectuée sur cette drogue qui jouit d'une réputation (non démontrée) de "sudorifique", d'adoucissant, de diurétique ». Il poursuit ainsi « En Allemagne, la Commission Européenne note que l'activité attribuée à la drogue n'est pas documentée et, qu'en conséquence, feuilles et fleurs ne doivent pas être utilisées dans un but thérapeutique. Cette position semble d'autant plus sage que, comme De Smet l'a souligné, la consommation de 4 tasses/jour d'infusion peut apporter jusqu'à 64 μg d'alcaloïdes pyrrolizidiniques : 6 fois plus que la dose maximale tolérée dans le cas de l'infusion de feuilles de tussilage ».

Pour d'autres, il semblerait qu'aucune affection du foie due à la bourrache n'ait été documentée, il n'y aurait pas même d'effets secondaires connus à l'utilisation de l'huile de bourrache.

 

Si toutefois nous souhaitons utiliser la bourrache à des fins thérapeutiques, voici les différentes utilisations recommandées :

Pour l’huile de bourache :

- en dermatologie, l’huile de bourrache est très utile dans les sécheresses cutanées, la prévention des rides, la dermite atopique, l’acné, grâce à sa richesse en oméga 6 et aux propriétés des prostaglandines. Elle peut être utilisée en interne et en externe, directement sur la peau.

- en gynécologie, la bourrache est anti-gonadotrope (bloquerait les sécrétions hypophysaires de LH et FSH), décongestionne le petit bassin. Elle aurait donc ses indications dans les syndromes prémenstruels.

- en rhumatologie, ses propriétés anti-inflammatoires la renderait efficace dans les pathologies comme la polyarthrite rhumatoïde.

- dans les scléroses en plaques, elle protègerait la gaine de myéline.

- dans les pathologies cardiovasculaires, les propriétés des prostaglandines PgE.1 confèreraient à l’huile de bourrache un certain intérêt.

 

Pour les parties aériennes :

- dans les pathologies infectieuses, la bourrache soigne la toux, les bronchites, la grippe. Elle fait partie de la tisane des cinq fleurs du Dr Valnet.

- en gynécologie, de par son action anti-aldostérone, en freinant les minéralo-corticoïdes, elle trouve son indication dans les œdèmes prémenstruels.

 

Pour rappel : Les alcaloides pyrrholizidiniques sont potentiellement toxiques (hépato-toxicité et cancérigènes), mais l’intoxication aigué ne s’est jamais vue chez l’homme. Par précaution, ne pas dépasser 2 tasses d’infusion par jour, et prendre 15 jours par mois. Pour la teinture mère, prendre de manière discontinue. A éviter chez la femme enceinte ou allaitante ( pour les sommités fleuries).

Si vous souhaitez des conseils sur la forme galénique ou d'autres éléments pour choisir une plante, vous pouvez vous tourner vers Angélique Rigolot, naturopathe benestar. Elle vous donnera de plus amples conseils sur l'efficacité d'une plante, qui dépend avant tout de la forme choisie et de sa qualité.

 

Rédigé par :
Baptiste Francillon
Diététicien nutritionniste,

labélisé benestar.
www.benestar-france.fr

 

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