Pourquoi les Chaussures d’Haltérophilie?

08/04/2015 09:54

Il est de notoriété publique que des vêtements d'un athlète varie selon le sport. Cela est particulièrement vrai pour les chaussures. Dans son livre Les Dialectique de la nature, le philosophe marxiste Engels observait l'harmonie entre la forme et fonction dans la nature. La nécessité d'une harmonie entre la forme et la fonction de la chaussure de sport est absolument nécessaire dans le sport.

Par exemple, en athlétisme, la conception et la fonction de chaussures de l'athlète pour chaque événement varient selon les spécificités de l'activité. Un coureur de fond ne voudra pas porter les chaussures d'un sprinter pour la course du 10 000 mètres et vice versa.

 

Les chaussures à pointes conçues pour le baseball ne sont pas appropriées pour le football américain même si les deux sports nécessitent une chaussure qui offre une traction pour la course de courtes distances.

 

Donc, il n’est pas surprenant qu'il y ait une chaussure spéciale pour l'haltérophilie.

 

La chaussure d'haltérophilie est assez unique dans le monde du sport car elle dispose d'un talon soulevé. La forme de la chaussure a évolué au cours des 100 dernières années de compétitions internationales. Aujourd'hui la forme du modèle haut de gamme de cette chaussure est en harmonie avec sa fonction dans le programme de la compétition moderne.

 

L'histoire de la conception et de la fonction de la chaussure d'haltérophilie moderne est traçable dans l'histoire de l'évolution de la technique de ces mouvements Olympiques.

 

L'évolution du Sport :

Deux éléments fondamentaux de la technique :

1) la méthode utilisée par l'haltérophile pour se placer sous la barre

2) la disposition du principe de l'haltérophile "liens cinématiques" (le tronc, la cuisse et le tibia) dans la posture de départ du mouvement.

Ces deux techniques ont été déterminantes pour la création d'une chaussure spécialisée. En fin de compte, ils ont été les forces motrices de l'évolution dans la conception de la chaussure.

 

À partir de 1929, la Fédération internationale d'haltérophilie a réduit le protocole de la concurrence de cinq exercices à trois.

Le nouveau programme se composait :

D'un exercice de force : la presse

Et de deux exercices de force de vitesse qui sont l'arraché et l'épaulé-jeté.

 

La presse était à l'origine destinée à être un simple test de force des muscles du bras et de la ceinture scapulaire.

L'arraché et l’épaulé-jeté sont bien plus complexes. Ces deux mouvements se trouvaient être un test de force explosive de la musculature des membres inférieurs et du tronc.

 

Chute sous la barre :

Grâce à la technique moderne nous pouvons descendre plus bas sous la barre, et nous pouvons soulever de plus grandes charges à l'arraché et l'épaulé-jeté.

 

Pourquoi ?

Plus on descend sous la barre, moins nous avons de distance à parcourir lors du soulevé de poids donc plus on peut soulever de lourd.

 

Aujourd’hui en Haltérophilie, notre positionnement du corps sous la barre à l'arraché et à l'épaulé-jeté entend plier les articulations du genou, de la cheville, et de la hanche en flexion complète afin de garder le tronc le plus vertical possible.

 

Il est impossible de tenir, en épaulé, une charge lourde sur la poitrine et dans un autre cas à l’arraché, le tronc incliné vers l'avant de manière significative.

La flexion de la hanche et du genou dans le Jeté avec le placement et l’orientation des pieds (avant et arrière) doit être optimal.

Cela permet à l'athlète de conserver une position verticale du tronc.

 

Le défaut fondamental des chaussures des années 40-50 était le "haut-dessus". En effet, celles ci lacées au delà de l'articulation de la cheville étaient supposées fournir un soutien pour l'articulation de la cheville. Cependant, ce type de chaussure limitait la mobilité de la cheville, en particulier lors de la flexion du genou.

 

R. Plukfelder (URSS). Image Fédération européenne Haltérophilie.

Le soviétique Plukfelder tente de descendre sous la barre lors d’un épaulé dans une position "de flexion profonde". Notez que l’athlète porte des baskets et que les talons ont été rehaussés ce qui entraînera une amélioration de l’équilibre.

Sans aucun doute, le principal attrait des chaussures de style soviétique dans la communauté d'haltérophilie avait laissé entrevoir le fait que les Soviétiques étaient les meilleurs haltérophiles…

 

Avec l'avènement de cette innovation technique (le positionnement des pieds avec un écart de jambe plus conséquent imposait une flexion plus basse donc plus profonde), les haltérophiles ont réalisé une chaussure avec un talon soulevé pour permettre le basculement "les pieds à plat" et du tibia vers l’avant.

 

Finalement, la méthode du "haut-dessus" a été remplacée par la chaussure moderne "coupe-basse". Avec cette nouvelle "coupe-basse", l’athlète ne fait aucun effort pour "artificiellement" soutenir le mouvement de la cheville. Quoi qu'il en soit, les haltérophiles des années 70-80 avaient depuis longtemps quitté le laçage des modèles « haut-dessus ».

 

La Chaussure « coupe-basse » :

Cette chaussure permet donc à l'athlète de s’accroupir avec un buste vertical et améliore la stabilité du pratiquant lorsqu’il se trouve sous la barre.

Cette technique nécessite une flexion complète des genoux ainsi qu’une inclinaison des tibias vers l’avant. Elle demande ainsi une activation complète des muscles des membres inférieurs.

* Remarque : l’inclinaison importante des tibias = améliore l'effet de levier mécanique

 

Au niveau de la mobilité :

Les chaussures à talons et la mobilité de la cheville ne peuvent pas compenser un manque global de la mobilité des genoux et des hanches. L'athlète doit être en mesure d’avoir une posture droite en se plaçant correctement sur les mouvements même avec une barre vide.

 

La Maison Adidas Allemande a été la seule vraie conceptrice et fabricante mondial de chaussures d'haltérophilie.

L'évolution de la conception d’Adidas reflète une partie de l'influence soviétique.

Les premiers modèles de cette marque tenaient leurs racines des baskets. Les chaussures avaient des semelles en caoutchouc avec de très faibles talons.

 

Au fil des années, la marque à 3 bandes a passé un temps considérable et a fait beaucoup d'effort pour travailler avec les haltérophiles et les entraîneurs afin de développer et améliorer la conception de cette nouvelle bombe.

 

L’amélioration de la chaussure consistait par la suite à ce qu’elle soit lacé comme une paire de basket d’aujourd’hui et ont ajouté une "sangle tarse" par dessus les lacets.

Cette sangle permet un ajustement très précis de la compression articulaire dans la chaussure.

Les modèles Adidas, redessiné/affiné tous les quatre ans maintenant, reflètent l'état actuel de la technique et la longue recherche de l'harmonie entre la forme et la fonction de la chaussure d'haltérophilie spécialisée.

 

Au final, qu’apporte la conception «coupe-basse » de nouveau ?

Une hauteur de talon en bois fixe

Une semelle flexible sur l’avant pied

Une partie supérieure en cuir

Une sangle pour un réglage plus précis de serrage

 

Il en existe bien sûr d’autre dans d’autres coloris chez d’autres fabricants outre atlantique comme celles ci dessous :

Inov-8

Et bien d’autres…

Pour les hommes

Pour les dames

Les points positifs et négatifs de ce type de chaussure :

Les Plus :

1. Elle apporte une surface très stable.

2. Avec la base un peu alourdie de la chaussure, vous vous sentez vraiment fermement ancrer dans le sol.

3. Elles sont conseillées pour les chevilles à défaut de mobilité.

4. Elles durent éternellement : ces chaussures dureront longtemps. Une bonne paire peut durer quelques années en fonction de l'usage que vous en ferez.

 

Les Moins :

1. Elle vous rend plus grand :

Cela peut sembler bizarre pour certains d'entre vous, mais il peut faire une différence pour les personnes de grande taille. Les centimètres supplémentaires ajoutés à votre taille peuvent parfois faire la différence au moment des tirages lourds, en raison de la distance supplémentaire que vous avez à parcourir pour se rendre sous la barre.

2. Elle peuvent être chère : Entre 120 et 170€ suivant les marques…

 

Conclusions :

Les chaussures d'haltérophilie modernes permettent à l'articulation de la cheville et du pied de fléchir et d’éviter les contraintes des articulations du genou et de la hanche.

Elles permettent par la même occasion d’aller dans le sens de l’économie d’énergie. La chaussure porte les genoux vers l’avant et il est donc bien plus simple de se relever de tout type de squat car le starter du mouvement est déjà fait grâce à la chaussure.

Les cas de blessure à la cheville chez les haltérophiles sont TRES rares aujourd’hui grâce à ce nouveau type de chaussures.

 

 

Rédigé par :
Jérémy Coint
Préparateur physique

des équipes de France de ski,

labélisé benestar.
www.benestar-france.fr

 

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