Comme nous le disions déja mot pour mot il y a quelques semaines : il y a plusieurs décennies la phytothérapie a été passée au second plan en faveur des médicaments issus des industries pharmaceutiques. Cependant, de nos jours, la phytothérapie fait sont grand retour au sein des populations occidentales et la demande en huiles essentielles ou plantes séchées ne cesse de croitre au nom de : "ce qui est naturel est forcément bon pour la santé" ou "ce qui est naturel est meilleur que les éléments de synthèse!".
"Les plantes ne servent pas seulement à décorer ou à parfumer une préparation culinaire. Elles agissent sur la santé. Depuis toujours, les plantes, par leurs vertus, ont joué un rôle très important dans la vie des hommes, comme en témoignent les tablettes de pierre et les fresques funéraires laissées par les Egyptiens.
Les premières descriptions des plantes à des fins thérapeutiques remontent à Hippocrate, qui de son vivant, a compilé une materia medica, traité de quelque 400 plantes médicinales, avec une description des propriétés et des applictions de chacune d'entre elles."
Introduction, Les herbes - le guide du connaisseur, Marcus A. Webb
Afin de poursuivre l'article "phytothérapie", nous avons développé l'alchémille!
l'Alchemilla xanthrochlora ou alchémille, porte beaucoup de noms selon les régions, tels que "pied de lion", "plante des alchimistes", "manteau de Notre-Dame", "patte de lapin", "porte rosée" ou même "pied de griffon". Plante vivace originaire d'Europe et d'Amérique du Nord, l'alchémille pousse dans de nombreux milieux, des bois aux pâturages humides, des prés aux montagnes, en passant bien sûr par les massifs de nos jardins. Il existe en fait plus de cinquante espèces d'alchémille. Celle qui est couramment utilisée en phytothérapie est l'alchémille commune, autrement appelée "alchémille vulgaire" ( Alchemilla vulgaris ). La tige est vert clair teintée de rougeâtre. Les feuilles sont presque circulaires avec sept à onze lobes dentés. Les fleurs sont vert clair, minuscules et apparaissent de mai à octobre.
Toujours dans l'idée d'avoir une démarche scientifique, nous allons détailler les molécules présentes dans la plante pour essayer de comprendre son fonctionnement :
- Des tanins : les tanins sont des substances naturelles. Ils jouent le rôle d'armes chimiques défensives contre
certains parasites. La combinaison avec le collagène de la peau est à l'origine du tannage et celle avec les glycoprotéines de la salive est à l'origine de la sensation d'astringence. Ils ont également des propriétés antioxydantes et combattraient les microbes. L'acide tannique est actuellement utilisé comme anti-diarrhéique.
- Des saponines : cet ensemble de molécules présente une toxicité plus ou moins importante (selon les saponines, les espèces qui les ingèrent et le contexte). Injectées dans le sang ou dans les tissus, elles provoquent la lyse de cellules ou de tissus.
- De la vitamine K : cette vitamine joue un rôle dans l'hémostase (système de coagulation du sang)
- Des flavonoïdes : ces molécules présentes dans la plupart des végétaux sont responsables de leur couleur variée, tant pour les plantes que les fruits et les légumes. Les flavonoïdes sont une source importante d'antioxydants qui aident à lutter contre le vieillissement cellulaire.
Grâce entre autres à l'abondance de tanins, l'alchémille est utilisée en cas de diarrhée bénigne, de troubles gastro-intestinaux et, surtout, de troubles gynécologiques, qu'il s'agisse de douleurs des règles, de syndrome prémenstruel ou d'affections vaginales comme les pertes blanches. Elle aide également à soulager les personnes ayant les jambes lourdes et les chevilles enflées, ainsi qu'à entretenir l'hygiène buccale et à soigner les aphtes.
Mais, comme vous l'aurez compris, la présence de saponines peut rendre cette plante dangereuse en cas de surconsommation, en altérant les tissus de l'organisme. Il est donc toujours important de rappeler que tout ce qui est naturel n'est pas forcément inoffensif.
Attention aux contre-indications !
Du fait de son action proche de la progestérone, l'alchémille doit être utilisée avec beaucoup de précaution par toutes les personnes prenant un contraceptif oral et les femmes enceintes. L'alchémille est contre-indiquée pour les personnes souffrant de gastrite ou d'ulcère gastro-duodénal. Du fait de sa haute teneur en vitamine K, sa consommation est évidemment déconseillée aux personnes prenant un traitement à base d'anti-vitamine K.
Comme nous l'indique Marcus A. Webb dans son livre, les plantes sont utilisées depuis des millénaires pour aider l'Homme à guérir et améliorer sa qualité de vie. Ce que nous pouvons en conclure, est que les plantes possèdent des molécules ayant une action avérée sur la santé mais que leur consommation ne peut pas être effectuée sans un certain contrôle. Et n'oublions jamais que ce qui est naturel peut aussi être très néfaste pour notre bien-être!
L'alchémille : à consommer en cas de troubles gynécologiques ou gastro-intestinaux.
Renseignez-vous auprès de spécialistes qui sauront vous conseiller et vous orienter sur les différentes plantes actuellement vendues en boutiques.
B.F.
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